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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

déjà jeté les bases de leurs ambitieux projets. Le petit Dougual en était le pivot. Tous deux avaient l’intention de l’élever pour le destin qu’ils lui préparaient : la domination du monde asiatique. J’avais pénétré leur dessein et je m’en réjouissais pour mon enfant.

« Pendant une absence de mon mari, les petits garçons, qui approchaient de deux ans, tombèrent sérieusement malades. Bientôt, Dougual fut mourant. Affolée de désespoir, j’allai en informer Appadjy. Je lui dis que, non seulement j’allais perdre mon enfant, mais qu’en outre je redoutais qu’Ivor, après cette mort, donnât le titre d’épouse légitime à une autre femme dont il venait d’avoir un fils. Je sentais depuis quelque temps que sa passion pour moi diminuait et je savais que mes rivales étaient nombreuses. Bref, c’était une créature désespérée qui venait se confier à Appadjy.

« Le brahmane, après un court instant de réflexion, me regarda en face et me dit :

« — Tu n’as qu’une chose à faire : puisque le fils de Riec a toutes chances de guérir, fais-le passer pour Dougual. Officiellement, le petit Ivor sera mort. Le secret restera entre toi et moi. Ainsi, Ivor croira avoir conservé son fils et ne te répudiera pas, comme il le ferait, en effet, si Dougual mourait.

« J’étais si passionnément attachée à mon