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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

Et le premier crime était pire encore que l’autre, qui ne visait qu’à faire périr le corps.

Quinze jours avaient passé maintenant. Gwen pensait : « Dougual a dû recevoir ma lettre, puisqu’on lui expédie son courrier d’Europe par avion. Que va-t-il faire ? Viendra-t-il tout de suite à Kermazenc, pour tâcher de retrouver ma trace ? Aura-t-il aussitôt l’idée que je me suis réfugiée ici ?… Oh ! quand je pense qu’il viendra peut-être dans cette maison… que je serai là tout près de lui et qu’il faudra me cacher… C’est trop affreux ! »

Un soir, comme Mlle Herminie et Gwen lisaient dans le salon, deux coups furent frappés au volet. Gwen sursauta, devint très pâle et dit tout bas :

— C’est lui !

— Monte dans ta chambre, répliqua Mlle Herminie. Je nierai imperturbablement, puisqu’il ne peut avoir aucune certitude.

Quand Gwen eut disparu, la vieille demoiselle alla à la porte et demanda :

— Qui est là ?

Une voix mâle répondit :

— Le vicomte de Penanscoët qui désire avoir un renseignement de Mlle Dourzen.

Mlle Herminie ouvrit tout à fait le volet. À la lueur de la grosse lampe qui éclairait le salon, elle vit Dougual, qui se découvrait pour la saluer.