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Ha que pleust aux Dieux que je fusse Ton miroir, à tin que je peusse, Te mirant dedans moy, te voir : Ou robe, à fin que me portasses, Ou l’onde, en qui tu te lavasses, Pour mieux tes beautez concevoir.

Ou le parfum & la civette Pour emmusquer ta peau douillette, Ou le voile de ton tetin, Ou de ton col la perle fine Qui pend sur ta blanche poitrine. Ou bien, Maistresse, ton patin.

(Rémi Belleau.)


MEME SUJET

Plusieurs, de leurs corps desnuez Se sont veus en diverse terre Miraculeusement muez, L’un en serpent & l’autre en pierre.

L’un en fleur, l’autre en arbrisseau, L’un en loup, l’autre en colombelle; L’un se vid changer en ruisseau, Et l’autre devint arondelle.

Mais je voudrois estre miroir Afin que tous jours tu me visses,