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Fay qu’i soyent enlevez Et subtilement gravez La vigne & le raisin noir Prest à porter au pressoir.

Et soyent sur une cuve Tous nuds comme en une estuve, Bachus, m’Amye & l’Amour Foullants le vin tour à tour.

(1573. Richard Renvoisy, Odes d’Anacrêon mises en musique.)


LA COUPE

Prens ce bloc d’argent, adroit ciseleur, N’en fais point surtout d’arme belliqueuse, Mais bien une coupe élargie & creuse, Ou le vin ruisselle & semble meilleur. Ne grave à l’entour Bouvier ne Pléiades, Mais le chœur joyeux des belles Mainades, Et l’or des raisins chers à l’oeil ravi, Et la verte vigne & la cuve ronde, Où les vendangeurs foulent à l’envi. De leurs piés pourprés la grappe féconde. Que j’y voie encore Evoé vainqueur, Aphrodite, Eros & les Hymenées, Et sous les grands bois les vierges menées La verveine au front & l’amour au cœur.

(Leconte de Lisle, Poèmes antiques, 165.)