Page:Delboulle - Anacréon et les Poèmes anacréontiques, 1891.djvu/177

Cette page n’a pas encore été corrigée

<poem>

— 161 —

Venus de roses a la peau, Et l’Aurore a les doigts de roses, Et le front le Soleil nouveau.

Les Nymphes de roses ont le sein, Les coudes, les flancs et les hanches ; Hebé de roses a la main, Et les Charités, tant soient blanches Ont le front de roses tout plein.

Que le mien en soit couronné, Ce m’est un laurier de victoire : Sus, appelon le deux-fois-né, Le bon père, & le faisons boire. De cent roses environné.

Bacchus, espris de la beauté Des roses au fueilles vermeilles, Sans elles n’a jamais elle, Quand en chemise sous les treilles Il boit au plus chaut de l’esté.

(Ronsard, Odes, II, 292, Bibl. elz.)

Ronsard termine encore un sonnet à la louange de la Rose par ces vers qui sont une réminiscence anacréontique : De toy les Nymphes ont les coudes & le sein, De toy l’Aurore emprunte & sa joue & sa main, Et son teint ceste là qui d’Amour est la mère.

(Amours, t. I, 152.)