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DEUXIÈME SECTION.


Circulation des richesses.


Les doctrines d’Adam Smith sur la circulation des richesses sont disséminées dans tout le cours de ses Recherches, et l’ordre dans lequel il les a exposées, quoique moins scientifique peut-être, est beaucoup plus conforme en réalité à la nature des choses que les divisions abstraites que nous avons cru devoir adopter pour exposer sans longueurs et discuter sommairement les diverses théories contenues dans cet important ouvrage. Tout ce qu’on a dit en effet de la production suppose des échanges, échanges de matières ou échanges de services, et le principe de la division du travail, par exemple, qu’on examine dès la première page de tout traité d’économie politique, trouve son origine et son utilité dans les échanges incessants qui ont lieu entre les individus. Nous avons tenu néanmoins à établir un groupement particulier, afin d’être aussi bref que possible : ce sera notre excuse.


Le point de départ de toute étude de la circulation doit être une bonne définition de la valeur. En effet, l’échange s’exerce sur celles des utilités qui existent en quantité limitée et qui sont susceptibles d’être appropriées ; ces richesses sont les seules qui soient des valeurs.

Il ne faut donc pas confondre ce qu’on appelle la valeur en usage avec la valeur en échange ou valeur proprement dite. Le premier de ces termes s’applique à la simple utilité et indique le rapport existant entre les choses et nos besoins ; le second désigne le rapport qui existe entre les richesses elles-mêmes s’échangeant les unes contre les autres. Cette distinction préalable des deux sens du mot valeur a été très heureuse, parce qu’elle a évité bien des confusions. Or c’est à Adam Smith qu’on la doit et si le célèbre économiste ne lui a pas donné immédiate-