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préexistant, nécessaire pour le faire vivre et pour lui fournir les outils indispensables : par suite, la subdivision progressive du travail dut toujours être précédée d’un accroissement correspondant du capital.


Le célèbre économiste divise le fonds accumulé que possède un pays, en trois parties, dont chacune remplit une fonction distincte[1].

La première est le stock, la portion réservée pour servir immédiatement à la consommation et dont le caractère distinctif est de ne point rapporter de revenu ou de profit. Elle consiste dans ce fonds d’habits, de meubles de ménage, etc., qui ont été achetés par les consommateurs, mais qui ne sont pas encore entièrement consommés.

La seconde est le capital fixe dont le caractère distinctif est de rapporter un revenu ou profit sans changer de maître. Ce capital se compose principalement des quatre éléments suivants :

1° Toutes les machines utiles et les instruments industriels qui facilitent et abrègent le travail ;

2° Tous les bâtiments destinés à un objet utile et qui sont des moyens de revenu, non seulement pour le propriétaire qui en retire un loyer en les louant, mais même pour la personne qui les occupe et qui paie ce loyer ; ces bâtiments doivent, en effet, être distingués des maisons qui ne servent qu’à l’habitation, car ce sont, en réalité, de véritables instruments de l’industrie ;

3° Les améliorations des terres, qui comprennent tout ce qu’on a dépensé d’une manière profitable à les défricher, dessécher, enclore, marner, fumer et mettre dans l’état le plus propre à la culture et au labourage ;

4° Les talents utiles acquis par les habitants ou les membres de la société.

Enfin la troisième des branches en lesquelles se divise naturellement le fonds général que possède une société, c’est son

  1. Rich., liv. II, ch. I (t. I, p. 339).