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traîne de la mariée était longue à recouvrir une acre ; le curé doyen était venu de la ville, et les invités suivaient tertous ; il y avait jusqu’à des messieurs de Paris, avec leurs dames à dix-huit volants. Tout ça pour voir mourir la petite femme deux ans après, en mettant au monde son poulot qu’était donc ta mère.

« Je venais d’avoir, à trente ans, un éfant qu’était venu mort. On m’a donné le poulot. C’est comme ça que j’ai été la nourrice de ta maman.

« La mort de Marie Gautrin avait bien contrarié la famille. Un des messieurs en est trépassé de chagrin sur le coup. Et puis, comme ta mère attrapait ses trois ans, et comme son père, M. Gautrin, s’était remarié d’une fille de Paris, on a mis la petite dans les mains de ses grands-parents, qu’étaient donc M. et Mme de Gourneville. Ceux-là l’ont gardée jusqu’à leur mort, qui n’a pas tardé ; et ta mère est passée à Mme Pierre de Gourneville, sa grand’tante,