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boire, deux grandes gravures poussiéreuses, et qui se font pendant sur le mur noir de crasse.

Welcome et Farewell. C’est de l’anglais. On ne comprend pas. Mais cela représente une dame et sa petite fille, démodées toutes deux, habillées comme on l’était vers 1860, toutes petites toques et grosses coiffures dans un filet, robes compliquées et festonnées, bottines qui ne ressemblent pas à celles que Lacoste vient d’acheter pour Toutoune. Sur l’une des gravures, la dame fait des adieux, avec son mouchoir, à un bateau qui s’en va. Sa petite fille, debout sur un parapet, la tient en pleurant par le cou. Sur l’autre gravure, la dame est en deuil, la petite fille a grandi, le bateau s’approche…

— Oh ! maman !… Maman !… répète encore une fois, sans savoir pourquoi, l’enfant nostalgique.

Et elle sait que, passées les distractions du retour en carriole avec la famille Lelandais, elle retrouvera, parmi les brouillards