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apparu dans les détours. Il lui restait cela, cette tendresse-là. Vite, elle se dépêchait d’aimer de toutes ses forces sa demeure pleine de fantômes, ses paysages hantés, son enfance, sa triste enfance. Elle savait maintenant, comme il fallait aimer. Elle savait que les vieilles nourrices meurent, que les vieilles maisons se vendent.

En revenant de ses promenades, elle faisait, comme une petite femme, l’inspection de la maison. Adèle, qui cousait dans la salle à manger, suivait d’un œil haineux le manège de la gamine, petite espionne qui prenait des notes.

— Puisque la mère Fringard ne vient plus faire la cuisine, disait Toutoune, nous la prendrons deux fois par semaine pour faire le ménage à fond. Je viens d’aller au salon… Il y a une poussière !…

Adèle, furtivement, haussait les épaules. Elle avait compris, maintenant, que cette pérette ne se laisserait pas faire. Et, comme la plupart des domestiques, en même temps