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Elle passa sous les arbres élégiaques, longea la petite église, belle vieillerie grise, trouva la terre fraîchement remuée qui, désormais, était Nounou, sa Nounou, si tendre à sa façon, et qui, d’avoir d’abord élevé maman, était un peu la grand’mère de Toutoune.

Elle s’agenouilla dans la terre, posa ses fleurs, et se mit à faire sa prière. Pourquoi s’agenouille-t-on devant eux comme si la mort les avait canonisés ?

Le signe de croix achevé, Toutoune, relevée, songea. Certes, elle lui rendait justice, à sa nourrice. Certes, elle lui demandait pardon… Pourquoi ne l’avait-elle pas mieux aimée de son vivant puisqu’elle l’aimait tant morte ?…

Rentrée au manoir, elle se demanda ce qu’elle allait faire jusqu’au déjeuner. Maman n’était pas là. Elle n’avait pas besoin d’aider au ménage.

Elle hésita longtemps, et finit par se diri-