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est bien seul, à la campagne… Et puis, la nuit…

Avec son chapeau de dame, ses gants, certes, elle n’était pas d’ici, cette femme de chambre.

Il vint à Toutoune une envie passionnée, insupportable de voir Nounou, d’entendre Nounou. L’horreur et la révolte de la mort entraient en elle maintenant seulement, maintenant qu’elle était toute seule, encore une fois abandonnée, maintenant qu’elle avait besoin de sa vieille pour la soigner, pour la bercer, pour la consoler.

Un remords horrible lui venait de son indifférence. Comme elle l’avait lâchée, sa Nounou morte, comme elle l’avait misérablement lâchée pour maman ! Comme elle avait été dure pour elle pendant sa vie, trouvant tout naturel de l’avoir là près d’elle, d’être aimée par elle, embrassée par elle, couvée par elle, comme un pauvre petit poussin sans poule.

« Mon por’ bézot… »