Je me rendais compte aussi de ce qui m’avait échappé jusqu’ici.
Comme elle était grande, mince et souple ! Et comme elle était bien habillée ! Son parfum, qu’elle n’avait pas changé, qu’elle ne changera jamais, dit-elle, comme il me reprenait, comme il me bouleversait !
La présence de maman, c’est une griserie pour moi. Voilà. C’était déjà cela quand je n’avais que deux ans et demi.
Ils ne restèrent, à ce voyage-là, que quinze jours, s’occupant toujours très peu de moi, enfermés dans leur chambre ou se promenant ensemble dans le parc. C’était l’été. Comme j’aurais voulu donner la main à maman, dans la belle avenue de hêtres qu’on appelle la cour d’honneur ! Mais je me sentais de trop, et je restais dans mon coin, au jardin ou dans la salle à manger, toute seule, habituée.
Le jour qu’ils repartirent, je ne pleurai toujours pas. Leur départ me semblait natu-