Page:Delarue-Mardrus - Toutoune et son amour.pdf/205

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Vous avez une lettre ?…

— Oui, mademoiselle.

— Donnez vite !… cria Toutoune exaltée.

Quel bonheur de pouvoir l’apporter à maman ! Elle avait reconnu l’écriture. C’était bien une lettre de M. Villeroy.

— Pauvre Mme Lacoste !… commença le facteur en refermant sa boîte.

Mais Toutoune ne l’écouta pas. Elle avait déjà repris sa course vers le manoir. Elle n’avait positivement pas le temps de penser à la mort de Nounou.

Ce fut à coups de poing qu’elle cogna la porte de maman.

— Une lettre !… Une lettre !…

Un petit cri lui répondit. Adèle accourait. Toutoune entra dans la chambre parfumée, dont le parquet restait inondé tout autour du bain savonneux. Maman, dans son déshabillé clair, assise, commençait à se coiffer, car sa natte noire était défaite.

Elle arracha la lettre des doigts de Toutoune, la dépouilla de deux mains trem-