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brûlées et de légumes mal cuits, le ménage à l’abandon, la couture et le raccommodage délaissés, tout ce désordre n’apparut vraiment qu’après les humbles obsèques de Lacoste. L’énervement s’ajoutait, pour la mère de Toutoune, aux chagrins pesants, à l’anxiété lancinante.

— Je ne peux plus… Je ne peux plus vivre comme ça !… déclara-t-elle à déjeuner, au retour de l’enterrement, en repoussant son assiette où traînait quelque chose d’immangeable.

Et elle se remit à pleurer, une fois de plus, lamentable.

Maman malheureuse !

Devant cela, l’enfant sentit qu’il lui fallait vaincre son émotion paralysante, qu’il fallait essayer de parler, essayer d’agir.

Comme sa mère continuait à pleurer, le visage caché, les épaules secouées, la petite put enfin dire ce qu’elle avait envie de dire. Maman ne la regardait pas, elle n’était pas troublée par les yeux bleus.