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— Quelle horreur !…

On la mit dans le petit cimetière aux arbres élégiaques, avec ceux de sa race, à deux pas du manoir, à deux pas de sa vie.

En revenant de l’enterrement, les gens du village et des fermes disaient :

— Est la guerre qui l’a tuée…

Et c’était la vérité.

Mais, tout de suite, ils ajoutaient :

— Vous avez vu qu’les Prussiens sont arrêtés à Liége ?…

Et des petits drapeaux belges ornaient la tête des chevaux et les carrioles.

Ceux qui seront morts en ces premiers jours de guerre n’auront été que des disparus sans importance. Au milieu de tant de tués, la mort naturelle, la mort des civils, était, alors, presque insignifiante.

Mme Villeroy tenant Toutoune par la main, dit en arrivant dans l’avenue de hêtres :