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au vent tomber votre neige, faites voler vos papillons légers ; pommiers d’avril, soyez plus beaux que jamais pour consoler une petite fille triste. Car l’âme d’une petite fille doit être pareille à vous, pommiers d’avril, et joyeusement s’ouvrir au soleil, de toutes ses petites fleurs immaculées.


Comme dans une serre précieuse, Toutoune passait sous les branches fleuries, et elle souriait. Le printemps était par trop adorable. Pouvait-elle ne pas le saluer de toute sa ferveur d’enfant chèvre-pied ?

Dès le matin, à peine éveillée, elle sentait que, dehors, des esprits mystérieux lui faisaient signe. Et, sitôt habillée, elle sortait, avec un besoin de courir.

Dès le premier pas dans l’avenue, elle se jetait sur la nature comme une petite brute. Il lui semblait qu’il fallait se dépêcher de tout regarder, de tout respirer, de tout écouter. Il y avait chaque matin des surprises