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Rouen

outre les chimėres, meute satanique qui jappe du côté des hauteurs, on découvre peu à peu, si l’on regarde de près les détails de la pierre éloquente, un monde de petits démons, monstres et caricatures qui y pullulent, serrés les uns contre les autres, et l’on a l’impression, quoi qu’en disent certains historiens, que bien des rancunes qu’on ne pouvait exprimer se cachent là – l’équivalent des dessins de nos grands quotidiens et des potins et médisances de nos petits journaux tant redoutés de leurs victimes.

Le portail des Libraires est particulièrement riche de ces rosseries détournées. On y trouve tout un carnaval d’animaux composites, de faunes, de sirènes, de porcs humains, de dragons — cent cinquante médaillons en bas-relief, cent cinquante cauchemars ciselés avec le soin le plus consciencieux, la plus extravagante cocasserie.

Le portail de la Calende, situé juste à l’opposé, présente plus de sujets religieux que de fantaisies démoniaques, entre autres la vie de saint Romain et celle de saint Ouen.

Il y a d’autres portails que ceux-là, d’autres tours que les deux grandes. Mais il est impos-