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Le Passé Religieux

drale de Rouen s’offre comme un seul immense trésor, et nous l’admirons en bloc sans nous soucier des couches différentes qui la composent.

Pour commencer, nous restons écrasés et le cœur battant devant ce beau navire immobile au milieu du déferlement des nuages normands, ne nous demandant pas si les tempêtes qui l’assaillirent au large des siècles ont exigé le radoub et les transformations.

Ce n’est que passé le coup de foudre de la surprise que nous commençons le lent déchiffrage de ses âges divers.

Après avoir, parmi le battement d’ailes et le roucoulement des pigeons qui y logent, contemplé le grand portail, œuvre inouïe entre les deux tours contrastées, son arbre de Jessé, son ascension de saints et d’anges terminée par la Vierge-Mère, les fleurons de son arc, véritable ouvrage de dame brodé dans la pierre, nous allons vers le portail des Libraires qui va nous retenir si longtemps.

J’ai toujours constaté que, dans une cathédrale, la part du diable était presque aussi considérable que celle de Dieu. Grappes de chauve-souris accrochées dans tous les recoins,