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Rouen

bert, à Croisset, soit étranglé par des usines envahissantes qui, déjà, mordent sur les allées du jardin. On voit venir le jour où le pavillon lui-même sera détruit. Ce jour-là, le souvenir, l’imagination des fervents de Flaubert seront peut-être préférables à ce pauvre restant, adultéré par un voisinage dont la laideur se fait toujours plus usurpatrice.

Amen !

Comme les cellules de notre corps sont renouvelées tous les sept ans, c’est la loi des cités de se transformer à chaque siècle. Il faut perdre d’un côté, gagner de l’autre. Rouen, depuis des âges préhistoriques, n’a vécu que de métamorphoses et, par là même, fut assurée non seulement sa durée, mais aussi la vigueur avec laquelle cette capitale manifeste les différents aspects de son existence à contrastes.

De même qu’une langue devient morte, comme le latin, dès qu’elle cesse de se modifier par des apports nouveaux, de même une ville qui se momifierait dans son passé ne pourrait plus vivre.