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Rouen

meurs. L’église Sainte-Croix-des-Pelletiers abrite les tonneaux d’un marchand de vins et spiritueux. L’église Saint-Pierre-du-Châtel est une entreprise de chauffage central ; celle des Augustins sert également d’entrepôt de vins. Dans l’église Saint-Denis sont aménagés des logements ouvriers. Des églises Saint-Lô, Saint-Vigor, Saint-Nicolas, Saint-Caude-le-Jeune, il ne reste plus que des débris recouverts de mousses et de lianes, ou bien incorporés aux maisons qui les dévorent aussi bien que l’envahissement végétal.

Ces profanations font trembler pour d’autres précieuses choses. On se demande pourquoi l’intact Hôtel du Bourgtheroulde, édifié au XVIe siècle, visité par des foules internationales, a pu devenir une simple banque. Il a déjà perdu, l’an 1828, une tourelle ravissante qui gênait la circulation. On peut toujours craindre quelque nouvelle offensive de l’imbécillité restée au guet.

N’est-ce pas une douleur que de voir mourir de misère le bel hôtel de la rue du Petit-Salut, et peut-on sans consternation en visiter la cour si noble, veillée par une abbesse en bois, admirer sa rampe d’escalier en bois sculpté, et n’y voir qu’une vieille femme qui trouve naturel de