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En Bas

Après avoir suivi l’Aubette, autre rivière bordée aussi de constructions qui l’étouffent et dont certains aspects sont une parfaite reconstitution du vieux temps, on tombe subitement sur un boulevard spacieux, bien aéré, tout neuf, que l’on quitte pour s’engager dans un chemin en mauvais état, bordé de terres maraîchères.

Au loin, le grouillement des tours à jour meuble le ciel. On passe par quelques rues étroites jusqu’à n’être que des fentes, ou contournées comme des dragons, et l’on se retrouve sur les quais, marine, poisson, trafic, toute la fièvre de Rouen concentrée le long de cette Seine qui est sa raison d’être.

Loin des carrefours haillonneux où la mortalité infantile et générale est telle que le Docteur André Cauchois écrit « qu’on y voit sans cesse passer le corbillard de la tuberculose mené par le dieu alcool », loin aussi des calmes quartiers de luxe où la haute société, qu’on dit avare et morne, se guinde dans sa richesse, sa respectabilité, son goût difficile et bien connu pour tout ce qui concerne la musique et les arts, les quais mènent une vie qui n’est qu’à eux, vie d’enfer, vacarme composite qui, loin de