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En outre, les couvents et saints de toutes les époques ont laissé leurs traces dans les rues Saint-Romain, Saint-André, Saint-Amand, Saint-Clément, etc…, les rues des Capucins, des Carmélites, des Béguines et ainsi de suite, sans parler de la rue des Emmurées, qui désigne, en réalité, des nonnes.


Enfin, comme à Paris, comme partout, avec une absurdité charmante, ces noms, qui baptisent trop souvent quelque amas de puantes maisons sans lumière, évoquent frais parfums, espaces fleuris ou bêtes des champs et des bois : rue des Tilleuls, des Sapins, du Vert-Buisson, des Eaux-de-Robec, des Petites-Eaux-de-Robec, du Pré, des Quatre-Vents, de la Rose, du Vallon, du Pré-aux-Loups, du Champ-des-Oiseaux, des Moineaux, du Petit-Mouton, la cour du Mouton, des Ramiers, l’impasse Champêtre, la sente aux Bœufs… traduction : agrandissement de la ville aux époques anciennes, c’est-à-dire le microbe humain, cette pelade, pullulant sans cesse et détruisant peu à peu la chevelure de la terre.

Ce qui caractérise Rouen, en dehors de ses richesses accumulées depuis des siècles, c’est la