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Rouen

Et maintenant l’industrie et le commerce y continuent dans le port leur œuvre sans bruit, aussi considérable pourtant, dans ses conséquences finales que tout le tapage des âges précédents.

Certes, ce déferlement d’histoire se devine rien qu’à contempler de haut le Rouen qui reste ou, plutôt, qui s’est remis chaque fois debout après tant de siècles et d’aventures.

La mousseline éternelle des brumes de ma contrée traîne ses légers phantasmes dans cette vallée où l’on n’a cessé de bâtir et de démolir depuis deux mille ans. La verdure normande, toujours reculée à mesure que la ville empiète sur les collines, laisse encore une lointaine couronne de fraîcheur à l’agglomération sévère des profils médiévaux et modernes d’en bas. Avant même de descendre dans la ville pour y regarder de près tout ce qu’elle a conservé de son passé formidable en même temps que tout ce qu’elle projette vers le futur, rien qu’en l’embrassant ainsi d’un coup d’œil, on a l’impression de se