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DE GÉOLOGIE.


Dans les terrains primitifs, les eaux imprègnent l’humus, et pénètrent jusqu’aux granits, porphyres… qu’elles ne sauraient traverser… Elles sortent donc de tout côtés, et on a partout des fontaines.

Dans les terrains secondaires, les couches sont le plus souvent fendillées : les eaux se perdent dans ces fentes, et les fontaines y sont assez rares, mais plus considérables.

Il se présente ici souvent un fait très-remarquable : les eaux paraissent s’arrêter et séjourner entre deux couches d’argile, qui sont coudées vers la surface de la terre. Dans les environs d’Aire on creuse des puits jusqu’à ce qu’on rencontre une première couche d’argile. On construit sur cette couche la maçonnerie du puits, et on l’élève en pratiquant au haut un canal d’écoulement. Un ouvrier intelligent descend pour lors au fond du puits, perce avec une tarière ce fond argileux, et remonte promptement. L’eau sort du trou à gros bouillons, s’élève jusqu’au canal de dégorgement, et fournit une source qui ne tarit plus.

Ces phénomènes se présentent en plusieurs contrées. Shaw rapporte que dans des plaines du royaume d’Alger, on se procure de l’eau par de semblables procédés.

On ne peut expliquer ces phénomènes qu’en supposant une double couche recourbée argileuse, faisant siphon, séparée par des terrains intermédiaires. L’eau des pluies… se ramasse dans cette couche intermédiaire, et se trouve contenue par la double couche argileuse comme dans un siphon.


DES EAUX MINÉRALES.


Quoiqu’il n’y ait point d’eaux pures dans la nature, ou les regarde cependant comme telles, lorsqu’elles ne sont chargées que d’une très-petite portion de principes étrangers. Si ces