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DE GÉOLOGIE.

régions équinoxiales ; des courans latéraux du nord et du sud venaient se confondre avec celui-ci.

Ceci suppose un troisième mouvement pour remplacer les eaux qui venaient des pôles. C’était un courant inférieur, qui, à une certaine latitude, avait lieu au fond des mers, et reportait les eaux aux pôles. Les eaux des régions polaires étant plus froides que celles des régions équinoxiales[1], sont plus pesantes. Lorsque ces eaux polaires arrivent à un certaine latitude celle de 50 degrés environ, rencontrant des eaux moins froide et plus légères, elles se précipitent au fond des mers pour gagner les régions équinoxiales : elles y produisent le froid qu’on y observe.

Ce courant correspond à celui de l’atmosphère, qui, rasant la surface de la terre, apporte, des régions polaires, un air froid, qui remplace l’air chaud que sa légèreté a fait élever sous les régions équinoxiales.

Mais après l’apparition des continens, et dans l’état actuel, les courans des mers changèrent, parce qu’ils furent arrêtés par divers continens.

Celui des eaux de l’Atlantique est arrêté par le continent de l’Amérique. Il se porte, d’un côté, au nord, le long des côtes des États-Unis, et de l’autre, au sud, vers le détroit de Magellan, et reporte une partie des eaux vers les pôles.

Le grand courant alizé des eaux reparaît sur la mer Pacifique, à deux cents lieues des côtes de l’Amérique. Il est arrêté, en partie, par les Philippines, la Nouvelle Hollande… et se dévie au nord et au sud vers la Californie et le Chili…

Une autre partie de ce courant passe au travers des détroits

  1. La température des eaux de la mer à la surface, est de 20 degrés sous l’équateur, et de zéro aux régions polaires.