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DE GÉOLOGIE.

contrées équinoxiales, rencontrent ce courant venant du Nord ; il les porte aux Canaries, et delà vers l’équateur.

Une petite portion du courant qui vient de Terre-Neuve en Europe, se porte au Nord, parce qu’il se confond avec les, courans des côtes.

Car c’est une observation générale, que les grands courans, soit ceux de l’atmosphère, soit ceux des eaux des mers, changent de direction proche des côtes, ce qui produit des eddys, ou contre courans ; c’est ce qu’on appelle vents des côtes, et courans des côtes. Sur toutes les côtes, en général, on rencontre des eddys contraires au courant principal. Les exceptions qui ont lieu quelquefois à cette loi générale, tiennent à des causes locales.

Une observation interressante qu’on a faite dans le courant du golfe du Mexique, c’est que ses eaux ont une chaleur assez considérable : elles la perdent peu à peu en se portant au Nord. Ce fait prouve que ce sont les eaux elles-mêmes très-chaudes des tropiques comme l’air qui sont transportées au Nord, et que ces courans ne sont pas seulement les effets de mouvemens particuliers, excités. dans les eaux par l’action des vents.

Les courans du golfe du Mexique sont si intéressans pour l’objet que je traite, que je vais rapporter ce qu’en ont dit des voyageurs instruits.

« La surabondance des eaux de ce courant, dit Volney[1], après avoir tournoyé sur les rivages du Mexique, de la Louisiane et de la Floride, s’échappe à. la pointe de la presqu’île, sous la protection et à l’abri de la terre de Cuba et des nombreux écueils et îles Lucayes, qui, de ce côté, rompent les

  1. Tableau du climat et du sol des États-Unis, tome I, pag. 230 et suivantes.