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LEÇONS


Il est certain qu’il y a dans l’hémisphère austral une plus grande partie de sa surface sous les eaux que dans l’hémisphère boréal. On ne peut en assigner d’autre cause que la cristallisation, ou la formation générale du globe.

Les monts Altaï, les monts du Thibet, les monts Immaüs, les monts Taurus… sont extrêmement élevés, tandis que les plaines de l’Indostan étaient autrefois couvertes en partie par les eaux… L’Inde était probablement une île : suivant d’anciennes traditions de ces contrées, on l’appelait Yambou.

Puisque la surface de cet hémisphère austral est en partie sous les eaux, il faut que la densité des substances qui composent cet hémisphère soit plus considérable que celle de l’hémisphère boréal : autrement l’équilibre entre ces deux hémisphères ne pourrait subsister.

Ceci est confirmé par les faits. Nous avons vu que l’arc du méridien, au cap de Bonne-Espérance, est plus étendu que celui de l’hémisphère boréal à la même latitude (page 6), ce qui indique un applatissement de cet hémisphère plus considérable que celui de l’hémisphère boréal.

Cet hémisphère présente encore un autre phénomène particulier : il est plus froid que le boréal. Les glaces du pôle austral sont plus considérables et plus rapprochées de l’équateur… Cependant son niveau étant plus bas, et étant couvert en plus grande partie par les eaux, sa température devrait être plus élevée. L’Irlande, le Dannemarck… quoiqu’à une assez haute latitude, celle de cinquante-cinq degrés, jouissent d’une assez douce température, parce que ce sont des contrées presqu’au niveau de la mer…

On ne peut donner des explications satisfaisantes de ces faits par ceux que nous connaissons. Il faut en attendre de nouveaux.