Page:Delamétherie - Leçons de géologie I.djvu/255

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
187
DE GÉOLOGIE.



DE LA PROFONDEUR DU DISSOLVANT.


Il paraît certain que les eaux qui tiennent en solution ou en dissolution différentes substances, en sont plus chargées à leurs parties inférieures. Par conséquent, plus elles sont profondes, plus ces parties inférieures en sont surchargées. Il doit donc en cristalliser une partie lorsque ces eaux ont une certaine profondeur.

Darcet rapporte une observation qui confirme cette vérité (dans sa Dissertation sur les Pyrénées, page 131).

« Il y a, dit-il, une fontaine d’eau salée à Salins, ville de Béarn ; une petite rivière qui passe à côté se répand dans la fontaine lorsqu’elle déborde, et en remplit le bassin. Alors, pour séparer l’eau étrangère que le débordement y a mise, on donne le tems à celle du bassin de se reposer : ensuite, au jour indiqué par le magistrat, on y jette un œuf, qui plonge jusqu’à ce qu’il trouve la couche d’eau salée, d’une pesanteur supérieure à la sienne : en même tems on vide à force de un bras l’eau du bassin que l’on jette dans le canal voisin, jusqu’à ce qu’on aperçoive l’œuf flottant sur la surface de l’eau salée. »

On voit donc que l’eau qui n’est pas salée demeure au-dessus de celle qui est salée, parce que cette dernière est plus pesante.

La même chose doit avoir lieu dans les grandes, mers. Les eaux inférieures doivent être beaucoup plus salées que celles de sa surface ; et elles le sont effectivement.

Le capitaine Ellis, dans un voyage qu’il fit dans les mers, d’Afrique, plongea dans la mer un tonneau, dont chacun des deux fonds est percé d’un trou. Ces deux ouvertures sont fermées par des valvules jointes par une verge de fer qui traverse le tonneau,