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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

une ruelle étroite ; on la découvre tout au bout du chemin.

Mer basse. J’ai été sur les rochers et ramassé deux des coquillages qu’on y trouve collés ; j’ai essayé de les manger… chair dure, sauf un je ne sais quoi de jaune qui a un goût agréable de moule.

Fait plusieurs croquis.

Lundi 15 octobre. — Accompagné Gaultron avec Bornot jusqu’à la route d’Yvetot. Revenu avec Bornot par les bois de M. Barbet, pour descendre au vivier. Grand couvert de hêtres en haut ; allées de sapins.

Traversé sur le flanc de la colline des herbages par lesquels nous sommes descendus au vivier qui est charmant et nettoyé. J’y ai vu voler des cygnes pour la première fois. Revenu mourant de faim.

Dans la journée, qui était belle, été aux Grandes-Dalles. Le même chemin jusqu’à Sassetot, seulement pris à gauche. J’ai admiré la porte de l’église sur le cimetière ; elle est évidemment un ouvrage de fantaisie et faite par un ouvrier qui avait du goût. Elle montre combien cette dernière qualité est le nerf de cet art pour lequel les livres ont des proportions toutes faites, qui n’engendrent que des ouvrages dénués de tout caractère.

— Dessiné. La mer basse encore.

— Ce jour-là et l’avant-veille, promenade le matin avant déjeuner avec Bornot, dans son bois au-dessus du parc ; jolies allées.