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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

Lundi 17 septembre. — Je me lève toujours avec un malentrain incroyable. — Hier, où j’ai tant travaillé, c’était de même… Je me suis remis : j’ai retouché l’ébauche en grisaille de la Femme qui se peigne, et puis dessiné et ébauché entièrement en peu de temps l’Arabe qui grimpe sur des roches pour surprendre un lion[1].

28 septembre. — J’étais mal disposé ; j’ai été chercher la grosse Bible ; pensé beaucoup de sujets.

Le soir, resté chez moi et dormi.

Mardi 2 octobre (SS. Anges gardiens). — C’est aujourd’hui que j’ai arrêté avec le curé et son vicaire, M. Goujon, que je ferais les Saints Anges, et je m’aperçois, en écrivant ceci, que c’est le jour même de leur fête que j’ai pris ce parti.

Rouen. — Jeudi 3 octobre. — Le retard que j’ai mis à mon départ qui devait avoir lieu hier est cause que j’ai manqué à Rouen l’occasion de voir mon tableau de Trajan[2]. Quand je suis arrivé au Musée, il était depuis le matin seulement couvert à moitié par des charpentes élevées pour l’exposition des peintres normands… Si j’avais persévéré dans mes projets, je l’aurais vu à mon aise.

Je ne me rappelle pas qu’un de mes tableaux, vu

  1. Voir Catalogue Robaut, no 1227.
  2. Voir Catalogue Robaut, no 714