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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

dans une loge avec des gens du monde la plus belle musique. Le pauvre artiste assis au parterre et seul dans son coin, ou près d’un ami aussi attentif que lui, jouit seul complètement de la beauté d’un ouvrage et à raison de cela en emporte l’impression sans un mélange de souvenir ridicule.

Mardi 13 mars. — Travaillé toute la journée au rideau dans le tableau de la console. Vers la fin de la journée, à la Desdemona.

— Le docteur venu vers cinq heures ; il m’a inquiété ; il parle de petites sondes, etc… Je suis resté au coin du feu.

— Weill[1] a emporté ce matin :

L’Odalisque, et m’a donné 200 fr.
Hommes jouant aux échecs 200 »
Homme dévoré par le lion 500 »
— (Lefebvre) Christ au pied de la croix 200 »
— (Thomas) Petit Christ aux Oliviers 100 »
— (Lefebvre) Femme turque 100 »
— (Bouquet) Hamlet (Scène du rat) 100 »
— (Weill) Berlichingen écrivant ses Mémoires 100 »
— (Lefebvre) Esquisse, répétition du Christ au tombeau 200 »
  1. Weill, Lefebvre, Thomas, Bouquet, étaient des marchands de tableaux. La vente de ces onze tableaux ou esquisses, qui mesurent, en moyenne, 0m,40× 0m,50, rapporta à Delacroix la somme totale de deux mille francs ! (Voir Catalogue Robaut.)