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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.
barbarie si étriquée dans ses immenses États. »

— Travaillé à la Chambre.

2 septembre. — Travaillé à la Chambre.

Je ne sortirai pas, je crois, de cet Attila et de son cheval.

— Fait route dans l’omnibus avec deux religieuses : cet habit m’a imposé au milieu de la corruption générale, de l’abandon de tout principe moral ; j’ai aimé la vue de cet habit qui impose au moins à celui ou celle qui le porte le respect absolu, du moins en apparence, des vertus, du dévouement, du respect de soi et des autres.

— Mornay venu dans la journée.

— Je n’ai pas eu le courage de sortir le soir et me suis couché de bonne heure.

5 septembre. — Travaillé dans la journée à rajeunir une petite esquisse de Mater dolorosa faite alors pour M. D…

Le soir, chez Mme Marliani. Le pauvre Enrico est bien mal. Il y avait là une femme aimable, Mme de Barrère, qui parle bien de tout, sans sentir la pédante.

— Leroux[1] a décidément trouvé le grand mot, sinon la chose, pour sauver l’humanité et la tirer du bourbier : « L’homme est né libre », dit-il, après

  1. Pierre Leroux.