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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

formes, arrive à un idéal des plus puissants. La force, la véhémence, l’éclat le dispensent de la grâce et du charme.

1er mai. — Été chez J… vers midi ; nous avons été promener au bois de Boulogne, après avoir passé une matinée charmante.

2 mai. — Je ne me sens pas encore en train de travailler.

— Martin[1], ancien élève, sot parfait, revient d’Italie, tout bouffi de ce qu’il a vu, et encore plus sot à raison de cela.

— Journée insipide sans travail, et nullité complète.

— Après dîner, chez Pierret par le temps le plus froid ; revenu assez tard et à pied, ce en quoi j’ai eu tort, car je me suis fatigué.

— Planet était venu le matin ; je lui ai promis une étude pour la mansarde qu’il fait maintenant.

— Mme Marliani venue dans la journée ; elle est toujours au même point avec son mari. Elle me parle de Clésinger comme d’un prétendant pour Solange[2] ; cette idée ne m’était pas venue.

3 mai. — Resté au lit jusqu’à onze heures.

  1. Martin-Delestre (1823-1858) n’exposa que sous le nom de Delestre.
  2. Solange était la fille de Mme Sand.