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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

L’église très obscure. La sacristie ; armoires de bois noirâtre, bancs, le petit jardin du Père gardien. — Le chœur derrière, corridor en continuant. Tableau de squelette couché à droite de la porte du corridor de l’infirmerie. Corridors à perte de vue, escaliers ; cartes de géographie sur les murs. Petite sculpture d’une Pietà incrustée dans le mur au-dessous d’une petite peinture d’un moine en extase en joignant les mains et contemplant le crucifix. — Cloître en bas, peintures au-dessus de chaque arceau ; la Mort au milieu des richesses de la terre ; le jardin.

Dimanche 20 mai. — Le matin, au couvent des Dominicains ; l’église très belle. — La cathédrale en ruine sans être achevée. Soleil du diable.

Séville, mercredi 23 mai. — Rapports avec les Maures[1]. — Grandes portes partout ; compartiments des plafonds et menuiserie. — Les jardins, chaussée en briques bordée de faïence, la terre plus bas. Murs crénelés ; énormes clefs.

Alcala. — La nuit : la lune sur l’eau mélancolique ; le cri des grenouilles ; la chapelle gothique moresque avant d’entrer dans la ville près de l’aqueduc.

Séville. — Le matin, la cathédrale : magnifique

  1. Delacroix écrivait à Pierret, au moment de son retour d’Espagne : « J’ai retrouvé en Espagne tout ce que j’avais laissé chez les Mores. Rien n’y est changé que la religion ; le fanatisme, du reste, y est le même… Des églises et toute une civilisation comme il y a trois cents ans. » (Corresp., t. I, p. 180.)