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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

À cheval et entré après déjeuner dans de belles montagnes. Descendu dans une superbe vallée avec beaucoup de très beaux arbres. Oliviers sur des rochers gris.

Passé la rivière de Wharrah, peu profonde ; très gros crapaud ; grande chaleur ensuite avant d’arriver au campement dans un bel endroit nommé Reddat, montagnes dans le lointain. Sorti le soir après le coucher du soleil. Vue mélancolique de cette plaine immense et inhabitée. Cris des grenouilles et autres animaux. Les musulmans faisaient leur prière en même temps.

Le soir, la querelle des domestiques.

8 avril. — À Emda.

Journée fatigante, ciel couvert et temps nerveux ; traversé beau et fertile pays, beaucoup de douars et tentes. Fleurs sans nombre de mille espèces formant les tapis les plus diaprés. Reposé et dormi auprès d’un creux d’eau.

Rencontré le matin un autre pacha qui allait à ses affaires avec des soldats ; nous avons eu au premier voyage son second qui était ici. La bride de son cheval couverte d’acier. — Abou a dîné avec nous.

9 avril. — À Alcassar-El-Kebir[1]

  1. Aquarelle. De l’année 1839 date un tableau variante. Le catalogue Robaut le décrit ainsi : « La grande tente au centre est rayée bleu et blanc ; le pavillon français flotte au-dessus. Au second plan une foule ; des montagnes dans le fond. »