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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

par Abou par le turban défait. Sa fureur. On l’entraîne, on le couche plus loin. Mon effroi. Nous courons ; le sabre était déjà tiré…

Sur le haut de la colline à gauche, étendards variés ; dessins sur des fonds variés, rouge, bleu, vert, jaune, blanc ; autres avec les fantassins bariolés.

— Les grandes trompettes à notre entrée à Alcassar.

Vendredi 9 mars. — Campé à Fouhouarat. Parti tard du campement d’Alcassar. Pluie. Entrée à Alcassar pour le traverser. Foule, soldats frappant à grands coups de courroies ; rues horribles ; toits pointus. Cigognes sur toutes les maisons, sur le haut des mosquées ; elles paraissaient très grandes pour les constructions. Tout en briques. Juives aux lucarnes.

Traversé dans un grand passage garni de hideuses boutiques, couvert en cannes mal assemblées.

Arrivés au bord de la rivière. Grands arbres (oliviers) au bord. Descente dangereuse.

Au milieu de la rivière, coups de fusil de l’un et de l’autre côté. Arrivés à l’autre bord, traversé pendant plus de vingt minutes une haie de tireurs assez menaçante. Coups de fusil aux pieds de nos chevaux. Homme à demi nu.

Arrivée du père du pacha, burnous violet, charmante tournure ; petite bande de cachemire au-dessus de son turban. Cheval gris.