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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.


Mardi 4 mai. — Voici le quatrième mois depuis le commencement de l’année. Ai-je rêvé pendant ce temps ? Quel éclair ! Je ne finis point mon tableau. Je suis accroché à chaque pas… J’ai remué le fond aujourd’hui. — Félix est venu à l’atelier.

— J’ai vu Thil le matin chez lui : il m’a prêté une petite Bible qui est une mine féconde de motifs. — Je suis passé un instant chez Édouard. — Dîné avec Fielding et Soulier chez R…, puis chez Leblond.

— Dufresne est bien amusant et bon garçon. — Magnétisme. — Son tour à un médecin qui endormit une femme ; son ami souffle à la femme des choses qu’elle a la bonhomie de redire ; lui-même feint de s’endormir et répond à ravir aux questions du docteur enchanté, puisqu’il le cite dans son ouvrage. — Foi qu’il faut ajouter à ces rêveries.

— En retournant, songé avec Soulier à faire de l’aquatinte d’après mes dessins : je retoucherai à la pointe.

— Dimier, excellent homme : il a eu deux mois et demi de leçons.

— Ouvrages sur l’Orient :

Anastase, ou les mémoires d’un Grec, traduit de l’anglais.

Lettres sur la Grèce et l’Égypte, par Savary[1].

  1. Claude-Étienne Savary, voyageur et orientaliste, né en 1750, mort en 1788. On a de lui Lettres sur L’Égypte (1784-1789, 3 vol. in-8o), livre aux descriptions pittoresques, au style brillant, qui eut un très vif succès ; Lettres sur la Grèce (1788, in-8o), livre intéressant, mais resté inachevé, etc., etc.