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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.


Il me vient l’envie, au lieu d’un autre tableau d’assez grande proportion, d’avoir plusieurs petits tableaux, mais faits avec plaisir.

— Il me reste environ 240 francs. Pierret me doit 20 francs.

Aujourd’hui, déjeuné œufs et pain 0 fr. 30
À Bergini 3 fr. "0
Belot, couleurs 1 fr. 50
Dîner 1 fr. 20
Total 6 fr. "0

Samedi 10. — Atelier de bonne heure. Hélène venue avec ses camarades. — Bergini. Retouché l’homme qui s’accroche au cheval ; à lui 3 francs.

Dîné avec Pappleton, Lelièvre, Gomairas, Soulier et Fedel. Été chez Gomairas : étonnante peinture. Petite soûlerie. Ce soir, ma main a peine à écrire…

Parlé philosophie dans la rue avec ce fou de Fedel.

Dîné, 2 fr. 16.
gr. 1 fr 16.

Dimanche 11 avril. — Le matin, Pierret en passant. — Comairas pour tête de cheval[1].

Au Luxembourg : Révoltés du Caire[2], pleins de vigueur : grand style. Ingres charmant[3]… et

  1. Comairas avait peint des études vraiment remarquables ; il possédait également quelques œuvres d’anciens maîtres.
  2. Tableau de Girodet, exposé au Salon de 1810, et qui se trouvait alors au Luxembourg. Le tableau est actuellement au musée de Versailles. Le musée du Luxembourg conserve dans ses archives un curieux pastel qui a servi d’étude pour ce tableau ; il représente un Hussard luttant contre un Mameluk.
  3. Probablement Roger délivrant Angélique, qui figura au Salon de 1819 et se trouve actuellement au musée du Louvre.