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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

tion ; toutes leurs tragédies sont trop positives.

Médée m’occupe. — Aussi quelque sujet de Moïse, par exemple, les Ténèbres.

Vendredi 5 mars. — Fait la tête et le torse de la jeune fille attachée au cheval. — Dîné avec Soulier et Fielding et été, à l’Ambigu voir les Aventuriers ; beaucoup d’intérêt et manière neuve. Naturel[1].

— L’impression de Moïse reste encore, et j’ai le désir de le revoir.

Samedi 6 mars. — J’ai passé la journée à mon atelier. — Mauvaise besogne. — Dîné avec Fielding et Soulier chez Tautin.

— Pensé à faire des compositions sur Jane Shore et le théâtre d’Otway[2].

— Rencontré, chez Tautin, Fedel et autres camarades qui s’en allaient. Convenu que nous irions quelquefois ensemble faire quelques sujets de l’Inquisition.

Philippe II.

  1. Les Aventuriers, ou le Naufrage, mélodrame à spectacle, en trois actes, en prose, de MM. Léopold Chandezon et Antony Béraud, représenté pour la première fois à l’Ambigu-Goinique le 7 février 1824, avec un succès complet et mérité.
  2. Thomas Otway, poète dramatique anglais, né en 1651, mort en 1685. Acteur et soldat tour à tour, dissipé et besogneux, il eut la vie irrégulière et la fin prématurée de la plupart des poètes dramatiques du temps d’Élisabeth. Il écrivit des tragédies et des comédies, dont quelques-unes sont imitées de Racine et de Molière. Les principales sont Aleibiade, Caïus Marius, Titus et Bérénice, d’après Racine ; les Fourberies de Scapin, d’après Molière ; une Venise sauvée, inspirée d’une nouvelle historique de Saint-Réal.