Page:Defontenay, Star ou Ψ de Cassiopée, Ledoyen, 1854.djvu/255

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Combien cet art doit être magnifique, mais difficile sous des cieux qui dispensent à la terre une lumière si limpide, si pénétrante et surtout si variée de tons et d’effets ? Quels sont ces peintres qui rendent sur la toile avec la poésie du vrai, au milieu d’une nature d’une richesse fantastique, les vastes paysages où se jouent les feux de plusieurs soleils ; quand, dans un cadre étroit, il leur faut unir et concilier les effets plus ou moins clairs, plus ou moins chauds de ces soleils qui souvent des divers points du ciel jettent leur lumière colorée sur les objets, qui réfléchissent leurs teintes de flamme, comme s’ils n’étaient éclairés qu’à travers les vitraux de couleur de l’un de nos temples tassuliens. Dans la langue starienne, le mot peinture signifie, étymologiquement, la science distributive de la lumière. Lorsque j’allai visiter les nouveaux chefs-d’œuvre de l’école tasbarite, la foule se pressait autour du tableau d’un jeune peintre, élève de Mundaltor le Nemsède. C’était un lever de Ruliel que, pour ma part, je trouvai rendu avec la plus exquise poésie.

Dans cette toile, les feux des trois soleils colorés n’ont encore rien perdu de la force que va