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II.


Mais qu’ils furent affreux ces jours de traversée !
Nos hardis Stariens, naufragés dans l’éther,
Périssaient haletant après un filet d’air,
Comme le nautonier, au calme de la mer,
Voit sécher par la soif sa poitrine oppressée.

Les cadavres des morts sont par leurs compagnons
Abandonnés au vide ; et tel des moribonds
Qui mesure des yeux les abîmes sans fonds
Où chaque corps humain jusqu’à l’infini tombe,
Près de rouler lui-même en cette immensité,
Croit comprendre l’éternité
Par la profondeur de sa tombe.


III.


Ceux qui n’imaginent la transparence que semblable à celle de l’eau ou du cristal, voire même de notre air atmosphérique, se font une idée incomplète de la diaphanéité du globe d’Élier. La propriété qu’ont les corps de cette planète de se laisser traverser par la lumière est égale à celle même de l’espace ou de l’éther le plus fluide ; de sorte que, pour l’œil des Stariens, les astres actuellement situés au nadir étaient