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voir ; ils étaient bien exilés dans un monde nouveau.

En descendant de la colline où ils avaient opéré leur débarquement, ils trouvèrent des campagnes, où la végétation, comparée à celle de Star, leur sembla un peu rabougrie. La teinte des champs et des bois couverts de feuillage était assez uniformément blanchâtre, ou se dégradait du blanc au gris, comme si dans un paysage de Star, la campagne eût été saupoudrée de givre. Cependant sur cette nature blanche et cendrée des fruits et des fleurs aux couleurs vives faisaient étinceler leur pointillé rouge, jaune et bleu.

Et puis, ce qui frappa par-dessus tout les Stariens d’étonnement et d’admiration, ce fut la multitude d’oiseaux aux couleurs pareilles à celles des fleurs, et qui par troupes disséminées et innombrables se montraient suspendus en grappes au milieu du feuillage blanc, ou voltigeant pêle-mêle parmi les fleurs et les fruits. Ces bandes chatoyantes et omnicolores donnaient l’animation la plus fantastique aux champs de cette terre, où l’on ne pouvait faire un pas sans voir jaillir devant soi, comme des milliers d’é-