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Si près de leur séjour… Et moi, courbant le front
Sous tant de majesté, j’allais céder la place,
Quand je vis dans les traits de l’Indien l’audace
Briller. Son œil embrasse
Avidement l’espace
Qui le sépare encor des extrêmes hauteurs
De l’univers connu. Car jamais montagnard
Ne s’était vu si proche
De la lugubre roche
Que l’Indostan, au loin, regarde avec effroi.
D’un tel succès son âme
S’applaudissant, s’enflamme,
S’exalte d’un désir d’immense vanité ;
L’orgueil lui persuade
De tenter l’escalade
Des monts dont les hauteurs plongeaient dans l’inconnu.
« Pauvre idiot qui tremble !
» Reste si bon te semble,
» Dit-il avec dédain. Moi je vais au plus haut
» Des sommets de la terre
» Pénétrer le mystère
Dont s’entourent les dieux. S’élever, se grandir,
» N’est-ce pas ce qu’envie
» L’homme toute sa vie ?
Le ciel est là si près !… Oui, je veux, pénétrant
Aux demeures suprêmes,
» Dérober les problèmes
» Enfermés dans leur sein. Qui sait si, comme Dieu,
» Là ! j’allais tout connaître ;