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étale seulement. Je passai ce jour-là à mettre à l’abri les effets que j’avais sauvés, de crainte qu’ils ne s’endommageassent à la pluie.

Le 26. — Je parcourus le rivage presque tout le jour, pour trouver une place où je pusse fixer mon habitation ; j’étais fort inquiet de me mettre à couvert, pendant la nuit, des attaques des hommes et des bêtes sauvages. Vers le soir je m’établis en un lieu convenable, au pied d’un rocher, et je traçai un demi-cercle pour mon campement, que je résolus d’entourer de fortifications composées d’une double palissade fourrée de câbles et renformie de gazon.

Du 26 au 30. — Je travaillai rudement à transporter tous mes bagages dans ma nouvelle habitation, quoiqu’il plût excessivement fort une partie de ce temps-là.

Le 31. — Dans la matinée je sortis avec mon fusil pour chercher quelque nourriture et reconnaître le pays ; je tuai une chèvre, dont le chevreau me suivit jusque chez moi ; mais, dans la suite, comme il refusait de manger, je le tuai aussi.

NOVEMBRE.

Le 1er. — Je dressai ma tente au pied du rocher, et j’y couchai pour la première nuit, je l’avais faite aussi grande que possible avec des piquets que j’y avais plantés, et auxquels j’avais suspendu mon hamac.

Le 2. — J’entassai tous mes coffres, toutes mes planches et tout le bois de construction dont j’avais fait mon radeau, et m’en formai un rempart autour de moi, un peu en dedans de la ligne que j’avais tracée pour mes fortifications.

Le 3. — Je sortis avec mon fusil et je tuai deux oiseaux