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Renommée pour célébrer la gloire de notre Opéra, ou mettons une sourdine.

Je viens d’assister aux représentations de l’Or du Rhin et de la Walkyrie… Il me paraît impossible d’atteindre à plus de perfection. Si on peut en critiquer les décors ou certains jeux de lumière, il faut rendre hommage aux soins artistiques qui minutieusement les entourèrent.

Le docteur Richter dirigea la première exécution de la Tétralogie de Bayreuth en 1876. À cette époque, ses cheveux et sa barbe étaient d’un blond ardent ; depuis, ses cheveux sont tombés, mais derrière ses lunettes d’or, les yeux ont conservé une lumière admirable… Des yeux de prophète, qu’il est en réalité et qu’il ne cesse d’être, au moins au profit de la religion wagnérienne, que par suite de la décision prise par Mme Cosima Wagner, de le remplacer par son estimable autant que médiocre fils : Siegfried Wagner.

C’était parfait à un point de vue d’économie domestique, mais déplorable pour la gloire de Wagner… À un homme comme lui, il faut des hommes comme Richter, Lévy ou Mottl… Ils font partie de la prodigieuse aventure qui lui fait rencontrer à un point nommé : un roi. Sans parler de Liszt qu’il pilla consciencieusement, à quoi ce dernier n’opposa jamais que l’acquiesçante bonté d’un sourire.