Page:De Vauban - Projet de dixme royale, 1707.djvu/75

Cette page n’a pas encore été corrigée

t seize livres.

Si le proprietaire occupe luy-même sa maison, il sera aisé d' en sçavoir la valeur ; ou par les loüages précedens, ou par le contrat d' achat qui en a été fait, ou par l' estimation qu' on en fera par rapport à sa situation, au nombre de ses étages, à la solidité de sa structure, et au prix des maisons voisines qui sont dans la même situation, et qui ont même front à ruë. Cette estimation réglée, on sçaura en même temps quel doit être l' interest, dont on ôtera le cinquiéme pour les réparations, et le surplus payera la dixme.

Pour venir maintenant à la connoissance de ce que toutes les maisons des villes et bourgs du roiaume pourroient rendre ; je suppose qu' on peut faire compte au moins de huit cens villes ou gros bourgs dont les maisons peuvent être estimées ; et on peut encore supposer sans crainte de se tromper, qu' il y a dans chacune de ces villes ou bourgs le fort portant le foible, quatre cens maisons, ce qui fait en tout trois cens vingt mil maisons.

Comme je comprends dans ce nombre les maisons de toutes les grandes villes, même celles de Paris ; on peut hardiment supposer qu' elles pourront être loüées cent livres chacune, l' une portant l' autre, déduction faite du cinquiéme pour les entretiens et réparations. Ainsi cet article feroit une somme de trente-deux millions, dont la dixme