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obligation speciale de contribuer à ses besoins à proportion de son revenu, ce qui est le fondement de ce systême. Car d' autant plus qu' une personne est élevée au dessus des autres par sa naissance ou par sa dignité, et qu' elle possede de plus grands biens, d' autant plus a-t-elle besoin de la protection de l' etat, et a-t-elle interest qu' il subsiste en honneur et en autorité ; ce qui ne se peut faire sans de grandes dépenses.

Il n' y a donc qu' à débroüiller le revenu de chacun, et le mettre en évidence, afin de voir comment il doit être taxé.

Ce que je dois dire à cet égard suppose un dénombrement exact de toutes les personnes qui habitent dans le royaume. Ce n' est pas une chose bien difficile, elle se trouveroit même toute faite, si tous les curez avoient un etat des ames de leurs paroisses, comme il leur est ordonné par tous les bons rituels ; mais au défaut, je pourray joindre à ces memoires un modéle de dénombrement, dont la pratique sera trés-aisée.

Toutes les personnes qui habitent le royaume sont ou gens d' epée, ou de robbe longue ou courte, ou roturiers.

Les gens d' epée sont les princes, les ducs et pairs ; les maréchaux de France et grands officiers de la couronne ; les gouverneurs et lieutenans generaux des provinces ; les gouverneurs et etats majors des villes et places de guerre : tous les officiers et gens de guerre, tant de terres que de me