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bon de ne pas toujours faire tout ce que l' on pouvoit, et n' en voulut pas entendre parler davantage. Parole de grand poids, et vrayement digne d' un roy pere de son peuple, comme il l' étoit !

Je reviens au sujet de ce discours, qui n' étant fait que pour inspirer autant qu' il m' est possible la moderation dans l' imposition des revenus de sa majesté, il me semble que je dois commencer par définir la nature des fonds qui doivent les produire, tels que je les conçois.

Suivant donc l' intention de ce systême, ils doivent être affectez sur tous les revenus du royaume, de quelque nature qu' ils puissent être, sans qu' aucun en puisse être exempt, comme une rente fonciere, mobile, suivant les besoins de l' etat, qui seroit bien la plus grande, la plus certaine, et la plus noble qui fût jamais, puis qu' elle seroit payée par préference à toute autre, et que les fonds en seroient inalienables et inalterables. Il faut avoüer que si elle pouvoit avoir lieu, rien ne seroit plus grand ni meilleur ; mais on doit en même temps bien prendre garde de ne la pas outrer en la portant trop haut. C' est-à-dire, que bien qu' il soit dit dans beaucoup d' endroits de ces memoires, qu' on se pourra joüer entre le Xe et le Xe sol à la livre, ou la Xxe et la Xe gerbe qui est la même chose, il faudroit pour bien faire, n' approcher du Xe que le moins qu' il sera possible, et se tenir toûjours le plus prés du Xxe qu' on