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naîtra l' abondance des denrées de toutes especes, laquelle venant à se répandre par tout le royaume, se fera bien-tôt sentir jusques sur les côtes, où elle facilitera encore le commerce étranger. Et comme les peuples cesseront d' être dans l' état miserable où ils se trouvent, et qu' ils deviendront plus aisez, il sera bien plus facile d' en tirer les secours necessaires, tant pour les fortifications de la frontiere, que pour les ouvrages des ports de mer, sûreté des côtes, et entreprises de rendre navigables quantité de rivieres, au trés-grand bien des païs qui en sont traversez ; les arrosemens des païs qui en ont besoin ; le desséchement des marais ; les plantis des bois et forêts où il en manque ; le défrichement de ceux où il y en a trop ; et enfin la réparation des grands chemins : tous ouvrages d' autant plus necessaires, qu' ils peuvent tous contribuer considerablement à la fertilité des terres de ce royaume, et au commerce de ses habitans.

Ajoûtons que rien ne prouve tant la bonté de ce systême que la dixme ecclesiastique, qui est d' ordinaire plus, ou du moins aussi forte que la taille ; et qui se leve par tout sans plainte, sans frais, sans bruit, et sans ruiner personne. Au lieu que la levée de la taille, des aydes, des doüanes, et des autres impositions, dont ce systême emporte la suppression, font un effet tout contraire. Il n' y a donc qu' à prier Dieu qu' il benisse cet ouvrage, et qu' il luy plaise d' inspirer au roy d' en faire l' experience, pour être assuré